Merci aux experts qui ont témoigné lors de la conférence thématique du 6 décembre 2018 co-organisée avec Vincent David, Fondateur de l’Agence des Relations d’Utilité Publique à la Maison des Acteurs du Paris durable.
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Table ronde dans la première partie de la soirée avec :
- Jean-Philippe Teboul, ORIENTATION DURABLE, cabinet de recrutement ESS et d’intérêt général
- Bruno-Georges David, EMI, École d’information Métiers
Plan de l'article
1. Comment les demandes des employeurs en matière d’ESS et de DD ont-elles évolué en ce qui concerne les métiers des communications ?
JP Teboul : « Peu de spécificités sur la communication du SSE par rapport aux autres secteurs. Le comm a évolué en même temps partout. Les deux points sur lesquels nous notons des particularités sont la collecte de fonds et le plaidoyer politique (lobbying). Une forte professionnalisation sur ces deux métiers par rapport à il y a 10 ans. »
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B David : « Aujourd’hui, les professions de la communication sont essentiellement féminine, sans aucune explication particulière. Auparavant, de nombreux artistes, profils atypiques. Maintenant des métiers hautement professionnalisés, une grande sophistication des outils, qui devraient être maîtrisés avec leurs subtilités pour tout le monde. »
2. Y a-t-il beaucoup d’offres d’emploi ?
JPT : « Oui, beaucoup de positions, mais encore plus de concurrents. Surtout en début de carrière. Le comm n’improvise pas. Jetez un oeil aux détails de la communication d’utilité publique pour bien préparer vos demandes. Il ne suffira pas de dire que vous êtes fiancés. »
3. Quels diplômes et expériences sont requis ?
JPT : « Trois grands cas : 1. quelqu’un qui a commencé ses études en comm désireux de se spécialiser dans l’intérêt général et a donc orienté toute sa formation ou même terminé sur une spécialité de collecte de fonds en Master. 2. Quelqu’un qui a travaillé dans le SSE, l’intérêt général et décide ensuite de s’orienter comm. 3. Quelqu’un qui vient de la traditionnelle et, à l’âge de 30 ans ou plus, ressent un besoin de sens et décide ensuite de s’orienter vers l’utilité publique. Quoi qu’il en soit, il y a une maîtrise claire de la profession ou du secteur. »
BD : « À 30 ans, un premier besoin de sens est ressenti, la personne décide d’aller travailler dans le SSE et y travailler pendant 10 ans. Puis, à l’âge de 40 ans, encore cette quête de sens. Comment c’est fait ? ESS ne signifie pas « sens » intrinsèquement. Bien sûr, il y a un fort impact sociétal, mais cela dépend de nombreux facteurs dans une structure. Quelle est la mission, à qui, dans quelles conditions ?
Il est nécessaire de développer une culture de l’ESS ET des compétences. Les ONG sont polyvalentes. De petites associations de 3 employés à celle qui travaille uniquement avec des bénévoles mais qui sont 200. Certains sont orientés vers le plaidoyer, d’autres organisent des spectacles, voire une action sociale pure. L’un aura un modèle économique clairement défini et l’autre ne fonctionnera qu’avec des subventions. Ces spécificités doivent être pleinement comprises. Un n’est pas seulement demander à être engagé, il ne suffit pas !
Il faut de vraies compétences, une capacité à l’agilité, l’adaptation, une grande curiosité. Surtout parce que les outils utilisés sont émergents et peuvent disparaître rapidement. La gestion communautaire est devenue hyper technique. Parce que nous n’utilisons pas Twitter, LinkedIn et Instagram de la même manière. Dans certaines structures, il y a des gens spécialisés pour tout le monde. »
JPT : « Le sens ne suffit pas. Parce que c’est subjectif. Nous sommes 7 milliards à être à la recherche de sens ! Une formation DD n’enseigne pas un métier, c’est une culture. Les processus que vous ne soutenez plus dans les grandes entreprises peuvent être aussi présents dans une ONG que dans les Apprentis d’Auteuil (1 milliard d’euros de budget). »
4. Quelle place pour les pigistes dans l’ESS ?
« Pour un contrat à durée déterminée, il faut au moins 24 heures par semaine, ce qui peut être difficile à assumer pour une petite structure. Certaines personnes sont disposées à réduire les cotisations sociales (santé, chômage, retraite) de travailler de manière indépendante et de choisir leur mode de vie et de travail. Rejoindre une coopérative d’activités et d’emplois (CAE) peut être un équilibre intéressant. »
Dans la deuxième partie de la soirée, les ateliers de sous-groupes ont permis d’explorer en détail les métiers de la communication d’utilité publique en répondant aux questions pratiques des participants . Les conférenciers partagent les trois points clés à retenir sur chaque thème :
Cathy Mounier, Agence RUP sur les métiers de directeur.Rice comm et responsable de la comm
- Écosystème complexe : interne et externe. Une question importante de l’appropriation et de la compréhension des forces impliquées.
- Partage et horizontalité : communication descendante pour répondre aux besoins mais nécessitait un contact avec le terrain pour nourrir le discours. Vers des comités avec toutes les parties prenantes afin que chacun saisisse la communication et la nourrit.
- Mobilisation : le réseau en tant que vecteur majeur de communication/spécificité de l’ES/question pédagogique mais aussi politique pour tous saisir la communication comme levier de transformation sociale.
Valérie Maillard, Agence RUP sur les métiers de collecte de fonds
- La collecte de fonds est : communication marketing et bon sens
- Des compétences en communication sont nécessaires pour tout bon collecteur de fonds afin de créer une relation avec les donateurs (messages ciblés, qualité d’écoute, partage)
- Les métiers de collecte de fonds sont aujourd’hui très spécialisés : certains très techniques (marketing direct, legs…), d’autres plus accessibles aux communicateurs : mécénat d’entreprise, grands donateurs, événements.
Jérémy Just, Agence RUP sur les métiers événementiels
- Rencontre : un commerce à la croisée de beaucoup d’autres
- Polyvalent : besoin d’émanciper de métiers spécifiques
- Fierté : parce que c’est une réalisation
Vincent David, Agence RUP sur les métiers de plaidoyer
- Défense des intérêts est le plus couramment utilisé dans la collectivité, bien que les techniques de lobbying soient également utilisées par les associations qui cherchent à édicter ou à modifier des règlements
- Le droit et les sciences politiques sont souvent une formation nécessaire pour le plaidoyer et le lobbying, mais l’expertise sur un sujet donné peut conduire le plaidoyer par une formation aux techniques influentes
- Cette activité est en pleine expansion et les outils numériques évoluent très rapidement.
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