Catégories

Qu’est-ce que les softs skills ?

Qu’est-ce que les softs skills ?

Les compétences non techniques, ou aptitudes comportementales, suscitent de plus en plus l’intérêt des entreprises. Pour être recruté puis performer au travail, les seules compétences techniques ne sont plus suffisantes. Les employés et les gestionnaires doivent développer des qualités non professionnelles telles que la créativité ou l’empathie.

« Contrairement aux compétences techniques, il n’est pas possible de déléguer des compétences comportementales à des robots. » Jérôme Hoarau, co-auteur avec Fabrice Mauléon et Julien Bouret du Réflexe Soft compétences (Dunod 2014), a de bonnes nouvelles pour ceux qui craignent la robotisation professionnelle. Les compétences comportementales, ou tout ce qui différencie un humain d’un robot, sont devenus au centre de la recherche des recruteurs.

A voir aussi : C'est quoi un planning de travail ?

Jérôme Hoarau explique : « l’évolution du monde du travail, notamment avec la robotisation, l’automatisation et l’intelligence artificielle, nous oblige à nous concentrer sur le capital humain, si soft skills. » Les compétences douces sont littéralement « douces compétences », que les auteurs du livre préfèrent appeler « compétences comportementales, transversales et humaines ». La confiance en soi, la créativité, l’intelligence émotionnelle… En bref, ce sont toutes ces qualités personnelles qui transforment un employé lambda en un employé efficace, agréable et coaching pour le reste de l’équipe.

En 2015, les trois auteurs ont lancé l’agence CreaCrezent, qui aide les employés et les chefs d’entreprise à faire naître et installer quotidiennement ces compétences personnelles qui n’apprennent pas nécessairement que nous apprenons à compter. « Tout le monde a toutes les graines en potentiel, mais elles ont été plus ou moins arrosées selon le contexte social, familial et économique, explique Jérôme Hoarau. Nous proposons donc de développer et d’améliorer certaines de ces compétences comportementales en faisant comprendre aux gens que chacun a le choix de changer. »

Lire également : Les bienfaits de l'apprentissage pour les jeunes

Comment pouvons-nous gagner la confiance en soi, par exemple ? « Avec une stratégie de petits pas », dit Julien Bouret, co-auteur du Reflex Soft Skills et entraîneur professionnel du bien-être. Les compétences comportementales essentielles sont assimilées tout au long de la vie dans un processus lent que Julien Bouret compare à l’entraînement sportif. « J’utilise des techniques de méditation, de visualisation et de pensée positive pour gérer le stress et développer la concentration. »

Pour les deux auteurs, les compétences douces sont transversales, chacune ayant un impact sur l’autre. Impossible d’établir une classification au sens strict du terme. La liste proposée ci-dessous est basée sur les deux listes proposées séparément par Jérôme Hoarau et Julien Bouret, ainsi que sur le classement des compétences techniques à posséder en 2020 par le Forum économique mondial.

1. Dépannage « Dans un contexte de changement, les employés doivent être orientés vers la solution, selon Jérôme Hoarau. Ils doivent être en mesure d’améliorer une situation ». Le Forum économique mondial parle de résoudre des problèmes complexes. Pour son , Julien Bouret parle de « décision » : « Avec quelle décision sommes-nous le plus à l’aise ? Si nous prenons une décision, il sera beaucoup plus facile de diriger un projet, d’emmener des gens avec vous. »

2. Confiance « C’est à la fois confiance en soi, faire face, mais aussi confiance envers les autres et confiance dans l’avenir », résume Jérôme Hoarau. Pour Julien Bouret, il est essentiel pour un manager de faire confiance en impliquant ses équipes. « Les gens se sentiront alors reconnus, de valeur », ajoute-t-il.

3. L’intelligence émotionnelle Le terme de mode, d’intelligence émotionnelle ou de gestion des émotions, c’est le fait de « partir de l’hypothèse qu’il est possible de prendre du recul et d’identifier ses émotions et celles des autres pour ne plus les souffrir », explique Julien Bouret.

4. Empathie Très liée à la compétence précédente, l’empathie est le fait de « comprendre la réalité de l’autre », pour Jérôme Hoarau et Julien Bouret.

5. Communication Pour faire sortir le message que nous voulons transmettre, il faut « être précis, concis, clair », selon Jérôme Hoarau.

6. Gestion du temps Le problème de notre temps, du temps. « Nous courons beaucoup, nous avons de la difficulté à organiser », explique Julien Bouret. Selon lui, « il n’est pas temps de nous gérer, mais c’est à nous de gérer le temps ». Pour cela, il propose « de ne pas multiplier les tâches, de ne pas subir la vie quotidienne, et d’identifier les éléments qui perdent du temps ». À l’esprit, le téléphone mobile sur lequel nous passons de plus en plus de temps.

7. Gestion du stress Julien Bouret insiste : « Il n’y a pas de bon stress à moins qu’il ne soit ponctuel ». « Il n’est pas normal d’être stressé chroniquement, selon l’entraîneur. Il nécessite de l’énergie, donc il se lasse. Le cerveau a alors plus de la difficulté à prendre des décisions. Il devient plus difficile de travailler, d’être créatif, d’être confiant.

8. Créativité « Il s’agit de créer des liens entre les choses, les idées, les gens », explique Jérôme Hoarau. Cela permet d’émerger des innovations. »

9. L’esprit d’entreprise Pour Jérôme Hoarau, l’esprit d’entreprise serait en tête de liste : « Parce qu’il implique d’être proactif, audacieux. Il s’agit d’être dans une dynamique positive et d’être orienté vers des solutions plutôt que de faire rage. »

10. Audace « Il s’agit de la capacité d’oser », dit Julien Bouret. L’audace est le fait d’essayer quelque chose de nouveau, de proposer de nouvelles idées. »

11. La motivation « C’est à la fois trouver de la motivation, mais aussi donner de la motivation », explique Julien Bouret. Il est nécessaire de « former pour donner un sens à ce que nous faisons », poursuit-il. Comme quand nous perdons l’envie d’aller courir, mais enfin nous y allons parce que nous voyons plus loin, nous savons que cela va nous air, qu’il est bon pour la santé, qu’il est important de surveiller votre poids… » Pour nous motiver, nous devons donc « donner un sens au-delà de la tâche à accomplir ».

12. Vision, visualisation Pour Jérôme Hoarau, la vision est « la capacité de voir le chemin pour atteindre l’objectif ». « Il y a une notion de zoom et de dézoom pour voir l’ensemble, mais aussi la notion particulière », poursuit-il. Julien Bouret donne, pour sa part, des méthodes pour visualiser les événements et former son cerveau à percevoir les choses. « Visualisez la réunion, les personnes présentes, son discours en se débarrassant des doutes et des peurs. »

13. Présence « Nous passons un temps fou perdu dans nos pensées, ce qui est parfois important, mais vous devez savoir comment être physiquement et mentalement présent », explique Julien Bouret.

14. Le sens du collectif Jérôme Hoarau site d’un proverbe africain pour résumer l’idée : « Seulement nous allons plus vite, mais ensemble nous allons plus loin. »

15. Curiosité « Il permet à la fois d’apprendre de nouvelles choses, mais aussi d’apprendre des autres et de soi-même », selon Jérôme Hoarau, qui voulait inclure aussi sur sa liste « apprendre à apprendre ».

* Le réflexe de soft skills, les compétences du Demain, Fabrice Mauléon, Julien Bouret et Jérôme Hoarau, Ed.Dunod,2014

Articles similaires

Lire aussi x